Charte éthique

L’idée de la création du CIPINA est née suite à un douloureux constat effectué par ses fondateurs au lendemain du cinquantenaire de la création de l’Union Africaine. Un bref rappel historique de la création de cette institution s’impose pour mieux comprendre son évolution et tenter de dresser son bilan. A sa naissance, deux conceptions idéologiques sur la nature de l’intégration africaine divisaient les chefs d’état fondateurs de l’organisation. D’un côté, ceux du groupe de Casablanca pour qui la consolidation d’une unité politique, matérialisée par l’idée de fonder des Etats-Unis d’Afrique, était nécéssaire. Kwame Nkrumah, chef d’état ghanéen, indépendantiste et panafricaniste, faisait partie de ce groupe et disait en substance : « Nous sommes des Africains et rien que des Africains, et nous ne pouvons poursuivre notre intérêt qu’en nous unissant dans le cadre d’une communauté africaine ». D’un autre côté, il y avait le groupe de Monrovia emmené par le président sénégalais, Léopold Sedar Senghor, qui pensait que la conception de l’Union africaine devait aboutir à la création de l’Organisation de l’unité africaine comme un ensemble d’états souverains et qui s’engagent à respecter cette souveraineté. Depuis sa naissance en 1963 dans un contexte de décolonisation, l’OUA devenue l’UA en 2002, est passée de 32 Etats membres au départ à 54 en 2013. Elle est également passée d’une organisation de coordination à une institution d’intégration, dans le sens où elle dispose dorénavant d’une Assemblée, d’un Conseil exécutif, d’un Comité des représentants permanents et d’une Commission. Elle dispose, en outre, depuis 2004, d’un plan d’actions axé sur cinq domaines prioritaires.

  1. La transformation institutionnelle
  2. La promotion de la paix (conseil de paix et de sécurité)
  3. La promotion de la sécurité alimentaire et de la bonne gouvernance (Cour africaine des droits de l’homme et des peuples)
  4. La promotion de l’intégrité régionale
  5. La construction d’une vision partagée au sein du continent et l’adoption d’un protocole relatif à la Cour de justice de l’union

En dépit de ces acquis importants réalisés par l’UA, force est quand même de constater de nombreuses lacunes qu’on peut attribuer au manque de financement des projets liés aux domaines précités, de consensus entre les équipes gouvernementales et à la faiblesse de l’intégration régionale. On peut également relever que la création de sa force d’intervention militaire avait suscité beaucoup d’espoirs dans le continent, mais la déception a été grande de constater que les problèmes de financement et de logistique ont démontré les limites de cette force. La conséquence directe de cette inertie peut être illustrée par l’intervention française au Mali en janvier 2013, la cacophonie créée au sein de l’organisation sur la gestion du dossier du printemps arabe, l’incapacité de l’organisation à gérer ses propres affaires au point que par exemple, dans le cas de la Lybie, il a fallu une intervention de l’ONU et de l’OTAN pour qu’un retour à la stabilité dans ce pays se fasse jour. L’organisation peine également à trouver un consensus en son sein, d’où ses difficultés à faire entendre sa voix sur la scène internationale. Des conflits de personnes, de leadership minent l’organisation, comme on a pu le constater lors de l’élection de son président en 2012.

Dans ce contexte, l’Afrique est, malheureusement, un vaste chantier à construire et elle a besoin de tous ses fils pour réaliser son rêve. Celui-ci ne pourrait être réalité que si elle réussit à mettre en place :

  1. Une intégration politique et économique forte 
  2. Une intégration régionale, dont la base est incontestablement une véritable intégration nationale au sein des 54 Etats membres de l’UA afin d’éviter tout risque de balkanisation 
  3. Des conditions politiques stables afin de construire des Etats forts empêchant des conflits territoriaux 
  4. D’organisations de sociétés civiles fortes jouant le rôle de contre-pouvoirs pour garantir une bonne gouvernance dans les pays africains. 
  5. D’une politique de transfert de souveraineté et de prévention des conflits 
  6. Des actions diplomatiques et militaires régionales pour éviter tout risque de contagion en cas de conflit entre deux états, étant donné l’interdépendance entre des Etats encore très fragiles. 
  7. Un plan de redressement économique efficace et durable 


De toute évidence, le bilan que l’on peut dresser du cinquantenaire des indépendances de l’Afrique, est à nos yeux, loin de répondre aux attentes de nos populations. Pour cette raison, Le CIPINA tentera d’apporter sa contribution à l’édification d’une Nouvelle Afrique, celle de demain, avec à sa tête une nouvelle élite issue de la génération post indépendance, fière d’elle, décomplexée et surtout armée de toutes les compétences nécessaires pour lui donner une vision nouvelle et une nouvelle manière de gouverner. C’est à ce prix seulement que son image, sa Nouvelle Image sera perçue positivement par ses partenaires. Pour le plus grand bonheur du NTA (Nouveau Type d’Africain).